Nous sommes deux sur le plateau, deux corps qui explorent et s’emparent de l’espace de jeu pour raconter l’histoire d’une femme, Charlotte, qui se retrouve enfermée et isolée, seule face à ses souvenirs, ses envies, les craintes qui la hantent et qui façonnent son récit. Ce projet puise son origine dans les écrits et fictions autobiographiques de Zelda Fitzgerald, Jane Avril, Janet Frame, Charlotte Perkins…des femmes qui ont vécu des expériences d’enfermement, d'internement en asile psychiatrique, pour avoir défié les normes et les attentes de la société. Mêlant des extraits de journal, de correspondances, de récits écrits par ces femmes et une écriture originale, nous invoquons le passé pour mieux ancrer notre histoire dans le présent.
Avec Almost Charlotte, nous souhaitons donner du pouvoir à l’imaginaire et explorer comment faire de la vulnérabilité une force. Nous nous attelons à investir d’espoir et d’optimisme ces histoires d’oppression en entraînant le public dans un univers qui bien qu’inquiétant et révoltant, est coloré par la complicité des deux comédiennes qui incarnent Charlotte et son alter égo. En travaillant sur le non-quotidien, tant dans le corps que dans la voix, nous espérons porter le regard sur une autre version des faits, sur les regards échangés, les gestes ignorés: une histoire d’enfermement qui nous aurait échappée.
Entre mouvements chorégraphiés, actions finement ciselées, paroles prononcées ou chantées, la danse se mêle au théâtre et nous ancre dans le présent. Les personnages prennent vie et tentent de laisser entrevoir ou revoir les rouages parfois absurdes et destructeurs d’un système patriarcal dont nous sommes les héritiers.

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